jeudi 17 décembre 2015

Un vécu de déchéance

    Les grecs voient leur confort de vie considérablement diminuer. J’ai ressenti une révolte et une grande amertume chez les personnes que j’ai rencontrées« On ne pouvait pas imaginer cela » sont les mots qui reviennent en boucle dans la bouche de Sophia pharmacienne bénévoleElle nous dit : «  Rien n’est jamais  acquis. On s’est battu contre la guerre, on s’est battu contre la dictature. Finalement on a l’impression d’être arrivé, et qu’il n’y a rien à changer. Tout peut changer. On va bien, on a sa famille, et le lendemain tout est changé. On ne pouvait pas imaginer que les violences intrafamiliales augmenteraient de 51%, ni que 21% des enfants n’auraient pas de repas tous les jours. On ne pouvait pas imaginer que 60% des femmes seraient au chômage, et que celles qui travaillent n’auraient qu’un temps partiel ou un emploi précaire On n’aurait pas pu imaginer que des gens souffrant de diabète ou de cancer préfèreraient mourir plutôt que de s’humilier encore plus en mendiant leur traitementNous sommes dans une guerre économique, et de tout ce que l’on a rien n’est acquis. Je veux dire que rien n’est jamais acquis »

    1 commentaire:

    1. Merci pour ce témoignage. Oui comment lutter contre une déchéance sociale qui atteint toutes les couches populaires? Cette anomie dont nous parlait le sociologue Durkheim et qui s approche d un point paroxystique.
      Sophia que tu cites disait que c était par l'action solidaire et collective.C'est la solution belle et difficile, incertaine mais puissante. Empowerment disent certains.
      Il y a la solution du ressentiment, du choix de boucs émissaires et de la violence collective à leur égard, solution portée par les fascistes. Où l on désigne comme déchet infra humain l étranger. Cette posture fasciste est une déchéance morale.

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